Chasseur de stéréo.

Nous sommes au mois de Juillet 1986, Nice est envahie de jolies touristes étrangères, le soleil est au beau fixe et je passe mes journées à vider le réservoir de mon Opel Ascona GT/Sport, récemment acquise, en faisant des allées et venues sur la promenade des Anglais. Il me manque toutefois un accessoire indispensable à mes yeux, un autoradio de qualité. Ni une ni deux, je passe un coup de fil à V. depuis une cabine téléphonique et lui propose de me retrouver en ville pour une partie de chasse à la stéréo. Depuis quelques jours, V. frime avec sa dernière acquisition, un téléphone portatif cellulaire, le genre de truc que les Américains utilisent dans les séries TV. Lui, il dit que c'est l'avenir, mais je suis pas convaincu. Enfin bref, une demie heure plus tard, mon acolyte me retrouvait à la terrasse du Tip-Top.

-Oh là, pas si vite amigo, le cabrio c'est bien, mais ça m'a donné soif. Patronne, un jaune s'il te plaît. Pardon, deux.

L'apéro descendu, il était temps d'aller rendre visite à un commerçant Niçois qui ne vendait que du matériel audio pour automobile et autres accessoires s'y rapportant. Bien connu du tout Nice pour avoir toujours le connecteur manquant ou la dernière antenne Hirschmann importée d'Allemagne de l'Ouest, c'est tout naturellement que je pensa à lui pour équiper l'Opel. Sur place, c'était, comme d'habitude, la fascination. Des Alpine, des Clarion, des "Piaunaire"... Voulant se démarquer une fois de plus, V. insista pour que j'achète le dernier Component en trois parties, mais entre l'achat de l'Opel et les autres petits frais inhérents à la mise en route du Laser, je devais me restreindre un peu. C'est alors que le patron me sorti un carton blanc et bleu portant le célèbre logo Pioneer.

-Fils, j'ai un KE-6300 qui traîne depuis des mois, c'est de la bonne came. Le nouveau vient de sortir, alors si tu veut, je te le fait à moitié prix.

Il sait se faire apprécier, le vendeur. Quelques Francs en moins dans la poche, je repartais avec mon autoradio. Faut que V. me rende ma cassette de Lisa G., maintenant...Mais ayant mon appareil photo sous la main, je n'ai pas pu m'empêcher d'immortaliser le mur de présentation du matos...