Duel au soleil

On s'en souviendra longtemps de ce grand millésime qu'a été 1988 ! Des bagnoles en plus pour les uns, des bagnoles en moins pour les autres, et pour ma pomme, l'année où j'ai été contraint de porter des lunettes. Faudrait pas confondre les bifftons que les clients bourrés te tendent, déjà qu'éclairé par les néons pastel, l'erreur est facile.

Comme tous les ans, A. dit "Le Parigot" passait ses vacances à Nice, et quand on ne passait pas nos journées à glander devant Deux Flics à Miami, on vidait nos réservoirs de Super sur les petites routes de la région.

Un jour, alors qu'on attaquait un chemin depuis la basse corniche, je recevais un message sur ma Président Wilson.

"N., faut qu'on fasse un arrêt, la Merco chauffe..."

Ah, ces mecs qui pensent qu'une bagnole de papy se conduit comme un GT Turbo ! On va éviter qu'il nous fasse un joint de culasse heing...Direction l'aire St Michel où le parking face à l'école est vaste et souvent vide. On pose les bagnoles un peu en vrac, on laisse tourner le KE-6300, et le temps que le Panzer de l'autre reprenne ses esprits, on sort les Option Auto et compagnie.

La mode était au kits carrosserie Kamei et équivalents, et moi perso, j'ai toujours adoré, et je savais qu'A. aimait ça aussi.

"Tu veux pas masculiniser un peu ta 190, ma couille ?"

Ils fusaient dans tous les sens, les arguments, d'un côté comme de l'autre, et le débat se solda sur une sage décision. L'esthétique c'est bien, mais la mécanique c'est pas mal non plus. Ce qu'il lui manque à cette gova, c'est un moteur 2.3, et une boîte inversée, histoire de relier Nice à Roquebrune dans un temps acceptable. Oh et l'intérieur cuir, important l'intérieur cuir ! Allez, on verra ça l'année prochaine...

N.