Costa Azzurro

25 aout 1988, sur les hauteurs de Nice ...

Parce que nous avions payés nos JVC la peau des couilles, parce qu’il est nécéssaire de les rentabiliser et surtout en conneries, alors on filme tout, mais surtout, n’importe quoi ...

J’avais vite fait donné rendez-vous à N. dans un coin tranquille de Nice, pour lui montrer que ça y est, maintenant le Callahan il déconne plus. Et puis, il en avait marre de se faire torcher en GTX par un brèlon d’Ascona 1.6.

«Woh cong’, mais elle est ou la vinteuh-cinque dit ?»

«Beh on va se dire que j’ai laissé quelques soupapes sur le bas-coté de l’autoroute heing ...»

Une nuit d’orage, des camions, la promesse d’un apéro offert par le patron, et voilà, le quatre-cylindres Franchouillard s’éteint. La pression d’huile à zéro, tout comme les tours moteur, voie de droite et le K-Way rouge pour rejoindre la prochaine borne d’appel. Alors il fallait agir. Dès le lendemain, je me rendais à Monaco chez SAMGF en criant au pauvre vendeur que «je voulais une Mercedes, là, tout de suite !»

«Mais monsieur, nous avons une 190 série limitée Azzurro, assortie à votre blazer, en stock, suivez-moi.»

Une signature plus tard, et me voilà avec «une vraie voiture» entre les mains, comme le dirait N. qui ne jure que par les Allemandes... Dit bonhomme, oublie pas qu’à la base, les Mercedes, ça me connait un peu ...

«Elle a la clim’ ? La centralisation ? Les vitreuh électriqueuh ?»

Eh ouais ma couille, c’est optionné, une Mercedes...

«Kenneuh-woudeuh ? Mais il est où le Pionnaire là ?»

Oh ta gueuleuh ... Monsieur ne voit que par Pioneer, mais franchement, le dernier S-Express rend très bien quand même. Alors avant d’aller vider quelques jaunes, il fallait bien cramer de la péloche, et tant qu’à faire, sous le soleil exactement...

«Il avait dit 14h ... ‘Taingue il déconneuh pfff.»

Ouais, il devait être aux alentours de 15h30, toujours pas de N. en vue, ni de fumée suspecte à l’horizon, bon au moins ça va, il a pas encore claqué une bielle ...

Je me décidais à ressortir le JVC pour pas être monté là-haut pour rien, quand un klaxon 3 tons ordonna aux criquets de fermer leurs gueules ... Ah bah, il y aura mis le temps, dit, mais il est enfin arrivé le patron du LASER ! P’taingue, va vraiment falloir lui coller un double carbu’ à sa chiotte, pour qu’elle avance.

Bon, elle y voit déjà un peu plus clair le soir, depuis que je lui ait piqué 300 billets pour deux longues-portées, et si le klaxon venait à décéder, il lui reste au moins la sono’ pour se faire entendre de loin. C’est que 4 hauts parleurs Pioneer, ben ça crache mon cong’ et c’est le minimum pour pouvoir apprécier, comme il se doit, les Démons de Minuit.

A.